Bien qu’il réfutât le terme, Stravinsky offre avec le concerto pour
violon en ré majeur une pièce qui en elle-même définit presque le
néoclassique. Dans une recherche de virtuosité teintée de romantisme qui
le place dans la lignée de Nicolo Paganini, le concerto du compositeur
russe est plus proche de la musique de chambre que de la musique
orchestrale. Créé à Berlin en 1931 avec Samuel Dushkin au violon et
dirigé par Stravinsky lui-même, le concerto en ré majeur est joué ce
soir par la prodige à l’oreille absolue Leila Josefowicz
avec l’habitué des salles parisiennes Mikko Franck à la baguette. Le
chef finlandais retrouvera dans la deuxième partie du programme son
compatriote le compositeur Jean Sibelius pour sa symphonie n°2, en ré
majeur également. L’œuvre, souvent appelée la symphonie de
l’indépendance (de la Russie) ou l’Italienne (elle fut principalement
composée à Rapallo et Florence), est une œuvre particulièrement
populaire dans son pays, et la réaction à son final grandiose redonnant
la fierté à sa nation n’est pas sans rappeler l’émotion éprouvée par
l’Italie opprimée lors des premières représentations de Nabucco.
Sans oublier la tradition folklorique qui le caractérise tant,
Sibelius compose avec sa deuxième symphonie une œuvre bien plus
universelle qui en fera un héros dans son pays et un musicien reconnu
internationalement.
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