Friday, December 28, 2012

CARMEN

 Etait-ce parce qu’il était malade du cœur à ce moment-là que Georges Bizet écrivit son chef d’œuvre sulfureux et amoureux, Carmen, avec autant de justesse ? C’est l’histoire de la bohémienne qui tombe amoureuse du soldat, mais la première aime plus sa liberté et le deuxième ne peut se défaire de son sens du devoir. Alors elle essaye de le convaincre, autant qu’elle-même, qu’Escamillo, le torero, lui plait. « Les amours de Carmen ne durent pas six mois », et la souffrance de chacun prend le pas sur l’espoir d’amour né sur la route de la prison. Cette fois-ci, Don José avait brisé les chaînes de l’insoumise. Don José, sublime personnage dramatique dévoré par la jalousie, devra empêcher la cigarière d’en aimer un autre, perdant en même temps ce pour quoi il l’avait perdue d’abord : sa charge de soldat, et celle de sa mère malade. « Prends garde à toi, Carmen je suis las souffrir », lui lancera-t-il, avant de joindre l’acte à la menace. Olivier Py, ancien directeur du théâtre de l’Odéon, met ici en scène une Carmen contemporaine et parisienne à l’opéra de Lyon. L’audace a déconcerté lors de la première, mais rien d’inhabituel pour la bohémienne, censurée dès 1875 pour « indécence » lors de sa présentation par Bizet. On s’accorde sur la mise en scène flamboyante, pensée par le scénographe Pierre-André Weitz, qui s’appuie la volonté d’Olivier Py de simplifier le livret, en se débarrassant du parlé. Passer d’opéra comique à opéra, c’est se défaire d’un adjectif qui ne seyait que peu à Carmen. Photo CC Stofleth Crédits • Artistes : Stefano Montanari (Direction musicale), Alan Woodbridge (Chef des Choeurs) • Réalisateur : Vincent Massip • Mise en scène : Olivier Py • Décors : Pierre André Weitz • Ecriture / Compositeurs : Georges Bizet • Son : Radio France • Production : Opéra de Lyon, Telmondis, Mezzo, Euro Media France • Bertrand Killy (lumière)

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